TRANSVERSUS n° 2

3,00

Plaidoyer pour la pensée transverse

 

     Hervé Sérieyx

En éditorial de cet opus de Transversus, on trouvera des réflexions profondes et stimulantes de Hervé Sérieys, tepuis toujours promoteur passionné de la transversalité.
Il aborde entre autres notre conditionnement à la pensée en silos, explicite la nécessité de la transversalité pour de multiples raisons, de l’impératif  client au besoin d’interdisciplinarité, des “intelligences fédérées”…
Le rôle clé des mutations technologiques (réseaux sociaux,…)  est bien sur abordé.
Tout relier, ce concept systémique est central.
Il nous faut ainsi passer à une société de confiance, privilégiant le collectif.

86 pages….

 

Description

Plaidoyer pour la pensée transverse

 

     Hervé Sérieyx

C’est une révolution de la pensée et de l’action.
A l’école, nous avons accédé à la connaissance par disciplines séparées ; en outre, la diplomosclérose, chère à Michel Godet, nous a poussés à sanctifier le seul effort individuel, le « ne copie pas », l’examen qu’on passe en solo ; nous avons été élevés dans le respect des grands Corps de l’Etat, monolithes rivaux et hiérarchisés ; puis nous avons travaillé au sein d’organisations compartimentées en services distincts qui s’ignoraient et thésaurisaient chacun jalousement ses
informations en veillant à ce que les autres les ignorent :
bref, nous avons été conditionnés pour la pensée et l’action en silos.
Or, pour une demi-douzaine de raisons, au moins, nous voici contraints d’adopter la pensée et l’action transversales.
Il y a d’abord la pression de la globalisation qui oblige à considérer comme un tout réuni, des entités semées sur la totalité du globe – recherche, conception, fabrication, promotion, commercialisation, consommation. Il y a aussi l’imperium du client qui, en situation d’embarras du choix, exige tous les « zéros » – délais, défauts, coûts inutiles, pannes – et impose aux entreprises une démarche « qualité » qui met chaque service au service des autres services, seule façon de produire mieux,
plus vite, plus sûrement et pour moins cher.
Il y a également la tertiarisation croissante de l’activité économique qui suscite le passage de la manufacture – où l’on additionne des tâches fractionnées réalisées par des gestes – à la cerveau-facture – où l’on multiplie entre elles des intelligences fédérées autour d’objectifs partagés.
Il y a encore cette entrée dans la wiki-société qui nous fait passer du web world wide – où des systèmes propriétaires régentaient l’accès aux informations – au Web 2.0 où ce sont les acteurs eux-mêmes qui, en interaction, produisent celles-ci sur un mode collaboratif.
N’oublions pas non plus cette conjonction d’une mondialisation, qui interconnecte économies, cultures, civilisations, et de cette conscience récente de la fragilité de notre planète : elle nous oblige à dépasser la seule pensée cartésienne, simplifiante, pour accéder à la pensée complexe, chère à Edgar Morin, et en particulier à ce principe de récursivité selon lequel, dans
le domaine du vivant, les parties et le tout ne cessent de s’entremodifier : dorénavant nos décisions doivent non seulement tenir compte du « système monde » mais elles doivent aussi intégrer l’avenir.
Enfin, autre bonne raison d’adopter la pensée et l’action transversales, c’est la dé-crédibilisation du principe d’autorité : tant de responsables politiques, d’économistes, de banquiers et de dirigeants de tout poil se sont récemment trompés et n’ont pas vu venir les crises actuelles que chacun subodore, dorénavant, que les chefs n’en savent guère plus que les exécutants : on n’obéira plus désormais à des ordres qu’on n’a pas compris ou dont on récuse le bienfondé; aussi dirigera-t-on moins par des notes de service que par du sens partagé.
Cette nécessaire révolution de la pensée et de l’action transversales, nous sommes bien loin, à ce jour, de l’avoir accomplie. Elle supposerait au moins que nous soyons capables de transformer l’actuelle « société de défiance » en restaurant entre nous les relations de confiance indispensables à tout progrès collectif.
A cet égard, Transversus est plus qu’une revue supplémentaire : c’est un outil pédagogique qui peut nous aider à penser autrement.

86 pages….

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