Les phénomènes de digitalisation s’accélèrent dans les organisations.
– Des applications de l’intelligence artificielle, stimulées par le big data et les applications cloud s’implémentent vraiment, que ce soit en veille informationnelle ou en chatbot vers les clients.
– Les contenus prennent de plus en plus d’importance, face à l’explosion médiatique.
– La robotisation de certaines portions des processus prend son envol, dépoussiérant l’entreprise de tâches stupides, inutiles ou redondantes.– La blockchain, au-delà des cryptomonnaies, trouve de multiples applications.
Aucun de ces concepts n’est totalement nouveau, le neuronal existe depuis des années, les logiques analytiques appliquées à de grands ensembles de données aussi, les softwares étaient déjà quelquefois de vrais robots logiciels, mais au-delà du hype, on est pour toutes ces technologies au seuil d’une vraie phase de maturité et d’implémentations spectaculaires.
Dans cet opus de Tranversus, assez exceptionnel, on trouvera les points de vue très variés d’éminents auteurs.
Très petites entreprises, entreprises importantes, grand groupe GAFAM, fournisseurs ou utilisateurs de logiciels et de services, enseignants/chercheurs dans ces domaines, tous approfondissent leurs convictions et leurs pratiques, au-delà des discours souvent trop convenus sur ces sujets.
Les impacts organisationnels et humains de l’implémentation de ces technologies digitales sont nombreux. Chaque article traite à sa façon de ces enjeux, met l’emphase sur certaines opportunités, sur certains risques induits.
Les auteurs expriment globalement leur optimisme sur le futur de ces disciplines tout en prenant la distance critique nécessaire, en posant certaines interrogations, en préconisant certains chemins.
Bonne lecture des articles de ce numéro « collector » ! 🙂
LA DIRECTION DE LA RÉDACTION Jean-François David Hervé Guyader
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articles: (on trouvera ici le paragraphe introductif de chaque article)
L’impact de l’intelligence artificielle sur les processus et les entreprises
Pierre de Barochez, cofondateur et copilote de l’organisation informatique et digitale, groupe MACIF
L’intelligence artificielle va révolutionner les processus d’entreprise avant de révolutionner le monde des affaires.
Pourtant, si ses applications sont vouées à s’étendre, elle génère des peurs qui freinent son adoption particulièrement dans les entreprises.
Primordiales pour l’intelligence artificielle, les données offrent une meilleure connaissance des clients et permettent d’améliorer les processus de mise en relation.
Elles se placent désormais au cœur des stratégies des entreprises. Toutefois, ces données sont aux mains des géants de l’Internet, devenus maîtres de ce marché.
L’intelligence artificielle prendra également en compte les sentiments et les comportements des clients et des travailleurs, conduisant l’informatique à s’humaniser.
Cette technologie, ainsi que la robotisation, provoquent de nombreuses ruptures : technologiques, de modèle économique, d’organisation, du management. Ce dernier évoluera vers plus d’agilité, d’innovation et de pluridisciplinarité.
Microsoft: Quelques idées sur l’I.A.
Eneric Lopez, directeur des programmes Innovation et Start up, Microsoft France
Depuis de longue date, Microsoft développe, notamment par le biais de sa R&D, de l’intelligence artificielle, plus particulièrement du deep learning, du machine learning, et du reinforcement learning.
Cette technologie connaît un intérêt actuellement. Trois facteurs expliquent cet intérêt : l’algorithmie, la puissance de calcul et la quantité des données.
Ces données aident à améliorer les algorithmes mais entraînent des contraintes réglementaires.
Elles peuvent être générées par l’IOT, qui, associé à l’IA gagne en autonomie.
Enjeu pour les entreprises, l’IA peut les aider à améliorer leur système d’information, leur legacy. Elle les oblige également à repenser leur modèle d’affaires, leur valeur ajoutée et à transformer leurs produits.
Toutefois, la création de modèles non biaisés est un impératif, afin d’éviter les erreurs et faire preuve de transparence, ce qui implique d’instaurer des règles d’éthique.
Pour créer une IA, une équipe composée d’un développeur, d’un data scientist, d’un expert métier semble la meilleure solution.
Au-delà de l’entreprise, l’IA peut aider à résoudre des problèmes sociétaux, de santé, d’inclusion.
Banques et fintechs, quelques enjeux: Blockchain, IA et Client
Cédric Coiquaud, président directeur général, Appi
Blockchain, Big Data, intelligence artificielle, toutes ces irruptions du digital impactent fortement le secteur bancaire. Mais profiter à fond de ces opportunités suppose des évolutions majeures.
La Blockchain, considérée comme un nouveau réseau de confiance, permet de supprimer des intermédiaires. Mais elle pose de nombreuses questions relatives au KYC, au droit à l’oubli, à la confiance, au coût. Les cryptomonnaies remettent en cause un pouvoir régalien des Etats et l’appartenance à une nation.
La centricité client demeure un axe de développement majeur des banques. Elle suppose une vraie écoute du client, une mise en place de la co-construction de produit/service et d’un parcours client. Elle implique également de revoir son organisation et sa gouvernance. L’apport du Big Data dans la différenciation risque d’être modéré. Cette différenciation viendra davantage des valeurs de l’entreprise.
Enfin l’IA incite à s’interroger sur les créateurs des programmes et sur les conséquences sur les emplois nouveaux ou à disparaître.
Robotic process automation: une dynamique en marche
Patrick Lemare, président de Contextor et Pierre Col, directeur marketing de Contextor
Le robotic process automation (RPA) vise à automatiser les tâches et les processus ainsi qu’à améliorer le cadre de travail des employés. L’amélioration de l’environnement de travail est une tendance plus européenne qu’américaine, les USA recourant au RPA en vue de baisser les coûts de main-d’œuvre.
Technologie récente, le RPA peut quelquefois susciter des discours trop optimistes.
Le RPA s’inscrit dans une longue suite de méthodes et de technologies qui ont cherché à atteindre des buts similaires, mais il profite d’un contexte de transformation digitale favorable.
Il est une solution d’intégration agile homme-machine.
En s’appuyant sur les outils et les pratiques des opérateurs, il automatise précisément leurs processus.
Pour le mettre en place, il est indispensable que métiers et informatique collaborent.
Quand la veille prépare notre avenir
Mickaël Réault, PDG, SindUp
La mise en place d’un système de veille devient une nécessité dans notre économie digitale productrice d’infobésité.
Pour explorer son marché, trouver des opportunités, innover, une entreprise ne peut s’en passer. Avec l’aide d’experts ou grâce à des collaborateurs avertis et d’outils collaboratifs, ce projet est aisément réalisable, d’autant plus que la veille s’est banalisée.
C’est comme outil d’aide à la décision que la veille trouve sa plus grande valeur ajoutée. Grâce aux nouvelles technologies, chatbot, data visualisation et particulièrement le machine learning, elle gagne en efficacité et finesse d’analyse.
Les GAFA, s’ils ne lui font pas concurrence, représentent tout de même un danger de sécurité.
Où se trouve l’avenir de la veille ? Dans l’innovation, le traitement combiné des données internes et externes et l’internationalisation.
Avancées en intelligence artificielle …libre conversation…
Jean-Gabriel Ganascia, professeur Sorbonne Université, LIP6, président comité éthique CNRS
L’intelligence artificielle est un domaine clé des nouvelles technologies.
Les concepts, relativement anciens laissent place désormais à de vraies réalisations.
Mais l’avenir de ces techniques reste très ouvert.
Le champ de l’IA donne lieu à de grandes batailles concurrentielles, voire géopolitiques, et ouvre le champ à de nombreuses réflexions, tant économiques, sociales sur le domaine des tâches déplacées que dans le champ philosophique avec les importants enjeux éthiques associés.
Le marketing du contenu à l’heure de l’intelligence artificielle
Yann Gourvennec, PDG et fondateur, Visionary Marketing
Le web marketing, et notamment le marketing de contenu, s’adresse aux clients à partir de « douleurs clients« . C’est en découvrant ces « douleurs« et en proposant des services et des produits qui les résolvent que les entreprises pourront les satisfaire.
Autre tendance du web marketing, l’expérience client. Elle consiste à faire vivre à son client une expérience et permet de le fidéliser.
Amazon excelle dans cette méthode, à la différence des distributeurs classiques. L’informatique et l’intelligence artificielle donnent au marketing de nombreux outils et logiciels.
Ces derniers ne sont valables que s’ils aident les marketeurs à créer des contenus originaux, créatifs et de qualité. C’est là que se trouve la valeur ajoutée du contenu.
Des outils utiles seraient des outils qui permettraient de trouver des informations pertinentes dans la masse de données, de la synthétiser, de la recouper.
Il est plus facile de mettre en place un service de marketing de contenu dans une entreprise de plus de 10 salariés.
Des experts d’un domaine, qui ont des talents de communicants ou sont aidés, peuvent remplir la fonction de créateurs de contenus.
Technologies, Médias et Organisations … lectures …
- Mediarchie
Yves Citton - La datacratie
collectif, revue Pouvoirs - Le mythe de la singularité
Jean-Gabriel Ganascia - Intelligence artificielle: vers une domination programmée?
Jean-Gabriel Ganascia
- Manager dans (et avec) la complexité
Dominique Genelot - Complexité et organisations
Collectif, Edgar Morin et Laurent Bibard - Plaire et Toucher
Gilles Lipovetski
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